Que savons-nous de nos mouvements ?
Résumé
Comme l’ensemble de nos connaissances, les connaissances concernant nos mouvements sont silencieuses. Les rendre intelligibles sert à mieux comprendre l’expert dans les pratiques sportives ou l’élève qui apprend un mouvement. L’article envisage d’abord l’accès aux connaissances procédurales. Bien que ces connaissances soient classiquement considérées comme peu verbalisables, l’acteur peut les évoquer en ralentissant le mouvement et en accédant ainsi aux représentations qui le sous-tendent. Il est capable alors de décrire le contenu des images visuo-spatiales (et dire ce qu’il connaît de la planification du mouvement), de décrire le contenu des images motrices (pour évoquer l’exécution du mouvement). Dans le cas où les habiletés motrices sont construites de manière implicite, l’acteur peut déclarer ce qu’il sait faire après un questionnement pressant ou dans des situations l’amenant à commettre des erreurs. La valeur de ces savoirs peut cependant être remise en cause s’ils n’expliquent pas la performance. C’est la question abordée dans la seconde partie de l’article et qui amène à souligner que l’utilité de ce que nous savons dépend du temps qui nous est imparti pour répondre. De plus, ces savoirs n’expliqueraient la performance qu’en étant issus de la pratique effective de l’activité. En conclusion, l’article propose trois niveaux de connaissances sur le mouvement.
Mots-clés
- conscience
- connaissance déclarative
- connaissance stratégique
- connaissance procédurale
- représentation analogique.