Le conflit entre le C.I.O. et la F.I.F.A. dans l'entre-deux-guerres. Les Jeux olympiques contre la Coupe du Monde de football
Résumé
Les années 1920 et 1930 se caractérisent par la remise en question d’une des valeurs du sport : l’amateurisme. Alors que le sport se démocratise lentement, le mouvement olympique, quant à lui, affiche un conservatisme de ses valeurs aristocratiques, représentatives des membres qui le dirigent. La fédération internationale de football, en revanche, créé une section professionnelle en 1931, sous la pression de ses licenciés et de quelques dirigeants. Le conflit entre le C.I.O. et la F.I.F.A. devient alors le miroir de cette opposition entre « discours » et « réalité ». L’étude de la correspondance entre les deux institutions et en particulier entre ses deux présidents, Henri de Baillet-Latour et Jules Rimet, montre que les désaccords au sujet de l’amateurisme revêtent des enjeux de pouvoir entre ces deux puissances sportives. Alors que la F.I.F.A. menace de ne pas participer aux Jeux olympiques de 1928 si ses professionnels n’y sont pas admis, Baillet-Latour décide seul de jouer les iconoclastes afin d’assurer la réussite économique de ces Jeux, renonçant momentanément à défendre l’amateurisme olympique. Quand la réussite des compétitions olympiques est assurée, le président du C.I.O. revient alors sur son compromis, provoquant le mécontentement des membres de la F.I.F.A. qui décident alors de créer la Coupe du Monde de football pour concurrencer le tournoi olympique.
Mots-clés
- histoire
- entre-deux-guerres
- olympisme
- football
- amateurisme