« L'apprentissage » de la « fé di bioù »

Par Rémi Allemand, Jacques Gleyse
Français

Résumé

Considérée depuis 1975 comme un sport parmi d’autres, la course camarguaise se détache de ce qui la définit institutionnellement pour offrir un espace alternatif entre modernité et tradition. Son positionnement entre sport et jeu traditionnel génère un espace singulier dans lequel elle peut être décrite comme un jeu sportif traditionnel. Cette articulation se fait au travers d’un système de normes et de valeurs, qui se formulent dans la société étudiée par l’expression « la fé di bioù » (la croyance dans le taureau). Cependant, ce positionnement de l’entre-deux s’impose aux jeunes aspirants razeteurs, les incitant, à travers un rite de passage, à incarner la place maudite du « voleur rituel » spécifique à l’activité taurine camarguaise. Dès lors, les écoles de razeteurs deviennent un espace de reproduction de la « fé di bioù » et semblent produire ainsi, des apprentissages par un non-enseignement, voire une éducation.

Mots-clés

  • course camarguaise
  • fé di bioù
  • rite de passage
  • tradition
  • jeu sportif traditionnel
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