Le devenir des comportements d'attachement à l'école primaire ?

Par André Raufast, Lionel Raufast
Français

Résumé

Pour la théorie de l’attachement, le développement de liens sécurisés entre le très jeune enfant et ses figures d’attachement est prédictif de ses futures trajectoires développementales et scolaires. Inversement, la construction de liens d’attachement insécurisés serait préjudiciable plus tard à la qualité de l’adaptation sociale à l’école primaire. Comment cette insécurité de base s’imprègne-t-elle dans les pratiques scolaires? Comment l’approcher ? Des observations directes d’enfants en difficulté dans les zones d’éducation prioritaire (ZEP) montrent, en particulier, la présence dans les différents lieux scolaires de comportements orientés vers une grande recherche de contacts corporels atypiques répétés et persistants. Cette manifestation est-elle, sous d’autres formats comportementaux, l’expression de stratégies comportementales d’attachements précoces insécurisés ? Pour l’approche de ce domaine, encore peu étudié par la théorie de l’attachement, nous avons procédé à une analyse comparative de 24 enfants (âge moyen 10,7 ans) : 12 enfants en difficulté d’adaptation sociale à l’école (ZEP) et 12 enfants très bien adaptés au système scolaire (non-ZEP). À partir de techniques d’observation directe et d’entretiens, nous avons pu établir des différences significatives intergroupes concernant la présence de ces comportements atypiques dans le groupe ZEP (test de Chi2), ainsi que des différences dans l’investissement de la discipline scolaire choisie : le judo. Les résultats sont discutés en référence à la théorie de l’attachement et aux psychanalystes de la relation d’objet, pour proposer un modèle comportemental s’inscrivant dans le débat plus général d’une continuité développementale des modèles d’attachement.

Mots-clés

  • qualité d’attachement
  • école
  • contacts atypiques
  • judo
  • ZEP
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