Le judo : une éducation pour faire face à l'incertain ? Le cas des compétitions sans catégories de poids pour les enfants au Japon

Par Thierry Colin, Hélène Joncheray, Misaki Iteya
Français

Dans la première moitié du XXe siècle, l’enracinement du judo en France est accéléré par la représentation qu’il diffuse du plus petit qui vient à bout du plus fort. La motivation des pionniers est portée par l’espoir de l’infini progrès qu’offre le judo et du pouvoir de faire face à toute situation aussi incertaine soit-elle, quelle que soit sa condition. En 1960, avec la montée du sport et la nouvelle organisation des compétitions prévoyant des catégories de poids, cet espoir s’éteint. La conception philosophique du judo a laissé place à une perspective sportive moins idéalisée. Aujourd’hui, ceci est un fait établi et, de notre point de vue occidental, la compétition sans catégorie de poids de Kan Nai (Japon) pour les enfants se présente comme une pratique étrange en tout point. Elle prend toutefois un sens au Japon puisque depuis la rentrée scolaire 2012, les budô, dont le judô, sont matière obligatoire au collège. Les compétitions sans catégories de poids sont emblématiques d’une éducation que le Japon souhaite réhabiliter, une éducation pour faire face à l’incertain. Nous avons observé cette compétition pour tenter d’en comprendre les conditions de son organisation et sa signification culturelle.

Mots clés

  • judo
  • enfants
  • sciences sociales
  • éducation
  • incertain
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