Depuis le début des années 2000, les études relatives à l’analyse des pratiques corporelles proposées aux filles au sein de l’école française occupent une place non négligeable dans l’historiographie de l’éducation physique. La ségrégation et la différenciation des contenus selon le sexe des élèves font partie des mécanismes les plus largement démontrés. Pour illustrer la pluralité de l’éducation des corps au sein du système éducatif français, ce travail vise à révéler la présence de prototypes innovants, véritables exceptions aux processus dominants. Plus précisément, il s’agit de montrer qu’il existe une forme de démocratisation du sport chez les écolières inscrites à l’école Gambetta de Vanves, au sein de laquelle sont menées les expériences du Dr Max Fourestier. L’analyse de deux photographies représentant ces jeunes filles au cours d’une séance d’éducation physique dispensée à la fin des années 1960 prouve que les pratiques corporelles proposées visent à les affranchir, en partie, des injonctions normatives liées à la répartition traditionnelle et sexuelle des rôles.