Moi pour tous, tout pour moi : Les effets de la professionnalisation des responsables d'associations socio-sportives de quartier

Par Tristan Crosnier
Français

Suite à des émeutes urbaines fortement médiatisées, de nombreuses associations sportives aux visées citoyennes et éducatives se sont développées en France dans les années 1980. Ces associations, dont les bienfaits sont fréquemment vantés aux plans local et national, rencontrent cependant des difficultés à mobiliser des bénévoles et obtenir des financements dans la durée, et limitent leurs actions dans le temps. Nous avons conduit une enquête ethnographique dans une de ces associations de la banlieue nantaise afin de mettre au jour leurs modes de fonctionnement. La description du parcours et de l’engagement du responsable de cette association montre que celui-ci agit autant pour assurer son propre avenir que celui des jeunes qu’il encadre. Sa position précaire sur le plan professionnel l’amène à agir de manière à assurer la pérennité de l’association dans laquelle il travaille et à se rendre indispensable pour son fonctionnement. Il s’agit d’accroître la reconnaissance de la légitimité de l’association en développant ses activités afin de capter de nouvelles subventions. Ceci s’accompagne d’une concurrence, plus ou moins avouée et reconnue, entre les différentes associations d’un même quartier pouvant être néfaste à l’atteinte des objectifs affichés par ces associations.

Mots-clés

  • association
  • quartier
  • professionnalisation
  • concurrence
  • pérennité
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