Quand les sportifs/ves jugent leur propre identité de genre : une asymétrie cognitive dans les opérations d’auto-évaluation

Par François Ruchaud, Paul Fontayne, Aïna Chalabaev
Français

Les différences constatées entre les sexes dans la pratique des activités physiques et sportives peuvent s’expliquer notamment par la désapprobation sociale et les sanctions qu’encourent les athlètes qui pratiquent des activités non congruentes avec leur sexe. Dans le domaine du sport, cette stigmatisation est souvent associée à l’orientation sexuelle (Schmalz, Kerstetter, & Anderson, 2008) et l’identité de genre des sportifs est remise en question. L’objectif de cette étude est d’étudier la manière dont les adolescents/tes (re)définissent cette dernière en fonction de leur pratique sportive. Pour cela, soixante-huit sportifs (18 hommes et 50 femmes) âgés en moyenne de 14.5 ans (ET = 2.59 ans) ont rempli la version française du questionnaire d’Évaluation multidimensionnelle de l’identité de genre (EMIG). Les résultats mettent en évidence une asymétrie dans les dimensions cognitives d’auto-évaluation de l’identité de genre qui s’expliquerait davantage par la hiérarchie sociale qui existe entre les hommes et les femmes que par le type d’activité pratiqué. Ainsi, plutôt que d’avoir une identité de genre inversée, les sportifs pratiquant des activités contraires aux stéréotypes de sexe la réinventeraient.

Mots-clés

  • identité de genre
  • sport
  • asymétrie
  • autojugement
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