La conception de la beauté corporelle dans « La Culture Physique » : la recherche de l’idéal antique

Par Philippe Campillo, Alessandro Porrovecchio
Français

La culture physique, le culturisme, le body-building entretiennent et développent par des méthodes d’entraînement spécifique la musculature à des fins de bien-être, mais aussi d’esthétique du corps. Lors des compétitions, la beauté plastique des sujets est évaluée, comparée et classée. Depuis la fin XIXe siècle, les indices perceptibles, quantifiables de la conception de la beauté, interpellent les pratiquants et les jurés de ces concours. Cette préoccupation de l’évaluation de la plastique corporelle, sans oublier celle de la santé et de la force, est présente dans le corpus de la revue La Culture Physique, depuis sa création par Desbonnet en 1904. Dans la promotion par l’exercice de la « santé, beauté, force », deux tendances de la pratique de la musculation traversent la seconde partie du XXe siècle. L’une concernant la recherche initiale de l’équilibre harmonique aux mesures d’inspiration antique, l’autre, apparue après 1945, centrée sur l’apologie de l’hypertrophie volumique et la disproportion massique comme signes d’excellence. Depuis ces prémices, l’étude aborde l’analyse de plusieurs articles de la revue La Culture Physique s’exprimant sur le jugement de l’esthétique. Elle révèle les filiations scientifiques et culturelles qui ont participé à l’élaboration d’une certaine mouvance de la musculation avec un sens de l’esthétique bien défini, quantifiant l’idéal de l’harmonie selon différents modèles de sculptures antiques notamment le Doryphore de Polyclète pour l’expression de la beauté en opposition à l’incarnation de la force chez l’Hercule de Farnèse.

Mots-clés

  • esthétique corporelle
  • modèle de beauté
  • musculation
  • sculpture
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