Vertu et vice de la combinaison du contrôle et du désir. Le body-building et le capitalisme post-industriel

Par Taina Kinnunen, Guillaume Vallet
Français

Cet article se focalise sur le bodybuilding considéré comme un sport extrême, au sens où il repose sur la logique de toujours repousser les résultats corporels acquis, donc les frontières du corps. En conséquence, en combinant les approches des organization studies, de l’anthropologie culturelle et des études féministes relatives à l’étude du corps dans un contexte socio-économique, nous effectuons un lien entre le bodybuilding et le capitalisme post-industriel, dans la mesure où ce dernier repose notamment sur une économie du contrôle et du désir. Dans le cadre de la pratique du bodybuilding, nous mettons en évidence que la relation au corps oscille en permanence entre ces deux pôles, mettant en jeu le rapport individuel à la santé (physique, mentale et sociale). Cette relation implique plus largement un entrepreneuriat de soi et la mise en œuvre d’un nouveau corps du travail, qui induit un management personnel des risques. Le bodybuilding est alors loin de correspondre à sa réputation de sous-culture curieuse ; il est au contraire fortement attractif pour quelqu’un souhaitant maximiser sa compétitivité corporelle dans les sociétés capitalistes post-industrielles.

Mots-clés

  • bodybuilding
  • capitalisme post-industriel
  • corps au travail
  • contrôle
  • désir
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