Lutte traditionnelle ou mbapatt et retour aux sources dans le Sine

Par Souleymane Diallo
Français

Face au développement du sport-business et à la culture populaire de la lutte traditionnelle dans le Sine, il y a lieu de s’interroger sur le repli culturel identitaire seereer, source d’enracinement dans les valeurs familiales, ethniques et villageoises d’antan et que l’usage des méthodes qualitatives a révélé. En fait, l’analyse des données recueillies grâce à l’observation participante et aux entretiens semi-directifs avec dix-huit lutteurs des villages traditionnels de Boof, Patar et Somb, dont trois anciens et avec deux chefs de villages, a permis de constater que le retour aux sources est une réalité marquée par la maîtrise de la langue seereer, l’appartenance des combattants aux grandes familles traditionnelles thiofanes, faata-faata, karé-karé et simala, la consultation des pangols (Kharwaakho Thioofaan, Mam Mendis, Laga Ndongo Taaboor, Diomay niane et Sigayatiaam). Ces tendances dictent les conditions de la victoire avec surtout les recommandations de sacrifices et l’usage de racines, d’écorces, de feuilles, de fruits, de fleurs d’arbres et/ou de plantes adéquats pour la protection, la célébrité, la victoire et la gloire du lutteur de mbapatt pour lequel leurs interventions sont sollicitées. L’enracinement est donc une condition d’émergence en matière de lutte dans le Sine.

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