Le dopage dans le cyclisme professionnel : accusations, confessions et dénégations

Rapport de recherche
Par Patrick Trabal, Pascal Duret
Français

Résumé

Le but de cet article est d’étudier la question du dopage en mobilisant les apports de la sociologie pragmatique. En étudiant symétriquement les positions des différents protagonistes et en les prenant au sérieux, cette approche se propose de rendre compte de l’importance des fondements politiques et moraux qui guident les acteurs. L’affaire Festina du Tour de France 1998 constitue l’objet de l’article ; le corpus, construit à partir de cinq livres (publiés par les principaux acteurs) fut analysé avec le logiciel Prospéro. Nous avons notamment étudié les procédés mobilisés par les protagonistes pour convaincre, les « grandeurs » auxquelles ils se réfèrent pour défendre leurs conceptions du légitime et de l’illégitime, ainsi que leurs points de vue politiques sur l’avenir du cyclisme. La « figure » du récit à la première personne, par laquelle le locuteur se présente comme un témoin relatant des faits sous la forme d’une confession, apparaît comme la plus efficace des stratégies rhétoriques. Nous avons distingué cinq « grandeurs » auxquelles les protagonistes se réfèrent quand ils évoquent le dopage dans le cyclisme. Cette pluralité permet de comprendre les tensions du conflit ainsi que les oppositions dans leurs propositions politiques pour sortir de la crise.

Mots-clef

  • Sociologie
  • dopage
  • cyclisme
  • justice
  • preuve.
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