L'hypoxémie d'exercice limite-t-elle l'oxygénation musculaire et donc la performance chez le sportif d'endurance ?

Par Renaud Legrand, Saïd Ahmaïdi, Patrick Mucci
Français

Résumé

Objectifs : comparer l’évolution de l’oxygénation musculaire mesurée par spectroscopie du proche infrarouge (NIRS) et les performances aérobies d’athlètes hypoxémiques (HIE) et non hypoxémiques (NHIE) lors d’un exercice maximal progressif et d’un test continu.
Méthodes : 19 athlètes d’endurance ont effectué un test maximal progressif sur ergo-cycle au cours duquel étaient mesurés les échanges gazeux pulmonaires, l’oxygénation musculaire par NIRS, et la saturation artérielle en oxygène. 17 sujets ont également réalisé une épreuve de temps limite à 90 % de figure im1 O2max.
Résultats : dix sujets ont présenté une HIE. La diminution du niveau d’oxygénation musculaire était significativement plus importante dans le groupe HIE. Les niveaux de figure im2 O2max, puissance maximale aérobie et performances de temps limite des groupes HIE et NHIE, étaient comparables.
Conclusion : la diminution plus importante de l’oxygénation musculaire chez les athlètes hypoxémiques peut être expliquée en partie par les effets combinés de la demande métabolique due à l’exercice et de la réduction du niveau d’oxygénation artérielle. Néanmoins, les valeurs comparables de figure im3 O2max et PMA chez les sujets HIE et NHIE suggèrent l’existence d’adaptations périphériques qui compensent l’altération centrale que représente l’HIE et qui réduit l’apport en O2 vers les muscles au cours de l’exercice.

Mots-clés

  • saturation artérielle
  • spectroscopie du proche infrarouge
  • aérobie
  • performance
  • temps limite
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