Joinville et l'éducation physique aux colonies dans les années 1930

Par Jacques Dumont
Français

Résumé

L’éducation physique coloniale est un domaine d’études relativement récent, mais qui reste souvent séparé d’une histoire des pratiques physiques, centrée sur l’hexagone et oublieuse des réalités politiques et géographiques. En s’appuyant sur deux ouvrages publiés par l’école de Joinville, en 1931 et 1937, le but de cet article est de tenter de retracer les bases de cette culture physique coloniale, d’en interroger les fondements et d’en examiner les effets inattendus. L’acclimatation des thématiques métropolitaines se pare aux colonies de l’idée d’une mission, d’un devoir de Civilisation qui justifie toutes les interventions. Mais les militaires confrontés à cet enseignement sont amenés à redéfinir leurs modes d’action, à prendre leurs distances avec la rigidité d’une méthode. Le sport, tenu en suspicion, est néanmoins appelé au service de l’amélioration du « capital humain ». Sans remettre en cause l’idée de leur supériorité, ils sont appelés à prendre en compte les différences, à inventer, sur le terrain, des réponses aux problèmes posés. À partir de cet exemple, ce travail souhaite souligner l’intérêt de partir des pratiques et des mises en œuvre pour une histoire des exercices corporels.

Mots-clés

  • éducation physique
  • Joinville
  • colonies
  • race
  • assimilation
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