Un exemple de féminisme modéré en action : le développement de la Gymnastique Volontaire dans la région lyonnaise (1961-1972)

Par Jean Saint-Martin, Natalia Bazoge
Français

Résumé

La Gymnastique Volontaire se caractérise dès les années 1970 par une proportion très large de licenciées féminines, alors que la volonté de Pierre Seurin lorsqu’il lança le mouvement en 1953 était de réaliser l’éducation physique des adultes des deux sexes. Or la GV, par ses caractéristiques structurelles et idéologiques, correspondait à l’identité de genre féminine des années 1960, période de démographisation du Mouvement. Ce loisir de courte durée orienté vers la recherche de la santé offrait ainsi aux femmes un accès facilité à une pratique physique sans les résistances associées aux pratiques compétitives. Sur la base de cet investissement dans la pratique, les femmes ont également occupé progressivement des postes à responsabilités dans les différentes structures, soit en tant que dirigeantes, soit en tant qu’animatrices. Les nouvelles expériences auxquelles elles sont confrontées à travers ce rôle d’actrices du développement de la GV, les changements occasionnés dans leur vie quotidienne, confèrent à cet investissement le caractère de féminisme en action. Cette forme d’émancipation à travers la pratique, sans revendication perceptible dans les discours, est pourtant à nuancer puisque les hommes demeurent dans les années 1960 aux postes clés de la gestion du mouvement, notamment au sein de la Fédération.

Mots-clés

  • genre
  • féminisme
  • gymnastique volontaire
  • Rhône
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