Métabolisme énergétique et performance sportive chez les porteurs du trait drépanocytaire : peut-on parler d'intolérance à l'effort ?

Par Jérôme Debaud, Cyril Martin, Géraldine Monchanin, Stéphane Perrey, Fagnété Sara, Patrice Thiriet, Raphaël Massarelli, Olivier Hue, Philippe Connes
Français

Résumé

Le trait drépanocytaire est la forme hétérozygote de la drépanocytose, maladie génétique qui touche l’hémoglobine. L’aptitude physique des sportifs porteurs du trait drépanocytaire (PTD) est un sujet de recherche très controversé. Certaines études rapportent une aptitude physique aérobie normale alors que d’autres suggèrent une intolérance à l’effort d’endurance. Le but de cette étude était donc de comparer l’évolution de la figure im1O2 lors d’un exercice sous-maximal. Quinze PTD et 16 sujets contrôles ont réalisé un exercice à 70 % de la puissance maximale aérobie pendant 9 min et sans échauffement préalable. Après modélisation mathématique des cinétiques de figure im2O2, les deux groupes ont été comparés. Les paramètres caractérisant la phase rapide de figure im3O2 n’étaient pas différents entre les deux groupes. Ces résultats suggèrent que les PTD s’adaptent tout aussi rapidement à un exercice aérobie que des sujets sans hémoglobinopathie. Par contre, les PTD avaient une amplitude de composante lente de figure im4O2 plus importante que le groupe contrôle qui pourrait expliquer pourquoi les PTD sont parfois limités dans les épreuves prolongées d’endurance. Des facteurs hémorhéologiques et musculaires pourraient être à l’origine de ces différences.

Mots-clés

  • trait drépanocytaire
  • cinétique de figure im5O2
  • exercice
  • métabolisme aérobie
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