Métabolisme énergétique et performance sportive chez les porteurs du trait drépanocytaire : peut-on parler d'intolérance à l'effort ?
Résumé
Le trait drépanocytaire est la forme hétérozygote de la drépanocytose, maladie génétique qui touche l’hémoglobine. L’aptitude physique des sportifs porteurs du trait drépanocytaire (PTD) est un sujet de recherche très controversé. Certaines études rapportent une aptitude physique aérobie normale alors que d’autres suggèrent une intolérance à l’effort d’endurance. Le but de cette étude était donc de comparer l’évolution de la O2 lors d’un exercice sous-maximal. Quinze PTD et 16 sujets contrôles ont réalisé un exercice à 70 % de la puissance maximale aérobie pendant 9 min et sans échauffement préalable. Après modélisation mathématique des cinétiques de O2, les deux groupes ont été comparés. Les paramètres caractérisant la phase rapide de O2 n’étaient pas différents entre les deux groupes. Ces résultats suggèrent que les PTD s’adaptent tout aussi rapidement à un exercice aérobie que des sujets sans hémoglobinopathie. Par contre, les PTD avaient une amplitude de composante lente de O2 plus importante que le groupe contrôle qui pourrait expliquer pourquoi les PTD sont parfois limités dans les épreuves prolongées d’endurance. Des facteurs hémorhéologiques et musculaires pourraient être à l’origine de ces différences.
Mots-clés
- trait drépanocytaire
- cinétique de O2
- exercice
- métabolisme aérobie