Les enjeux du sport fasciste en Lorraine dans les années 1930 : revendication nationaliste ou intégration ? Le cas de la classe émergente italienne dans le bassin de Briey

Par Jean-Pierre Favero
Français

Résumé

L’immigration italienne en France à la fin des années 1920 a été l’objet d’une stratégie de propagande du gouvernement fasciste de Rome. Cette propagande visait à entretenir puis à développer un sentiment d’italianité qui sur le long terme avait comme objectif le retour des émigrés au pays, afin de contribuer à la construction de la « grande Italie ». Les consulats italiens en France servirent de tête de pont au développement de cette italianité. Ils avaient comme relais, dans la communauté italienne, la classe sociale émergente, composée essentiellement d’entrepreneurs en bâtiment ou de petits commerçants. Les espaces sociaux investis dans le bassin de Briey touchaient les associations d’anciens combattants, les sociétés de secours mutuel, les sociétés musicales, théâtrales, et surtout le sport. Ainsi le cyclisme, le football, sports fortement investis par la communauté italienne, devinrent des espaces de propagande fasciste. Le sport, qui est également privilégié par l’Italie fasciste en raison des valeurs de combat qu’il véhicule, fut particulièrement développé dans la cité industrielle de Joeuf. La Maison De Wendel, dans cette ville, à l’image des autres maîtres de forge de la région, soutint activement ce développement de la propagande fasciste garant d’un ordre social chez la population italienne.

Mots-clés

  • immigration italienne
  • sport
  • fascisme
Voir l'article sur Cairn.info