L'expérience partagée de la douleur physique peut-elle être socialisante ?

Par Omar Zanna
Français

Résumé

Ce travail part du constat suivant : nous vivons un temps où certains parents et une fraction des professionnels (enseignants, travailleurs sociaux) tendent à dénier les bénéfices des expériences douloureuses pour les enfants dont ils ont la charge. Le projet consiste ici à prendre le contre-pied analytique de cette tendance contemporaine en nous interrogeant sur les vertus supposées de cette manière d’exempter l’enfant de la douleur, ce qui revient à réfléchir à la place de la contrainte qui peut être source de douleur dans le processus de socialisation. Notre contribution propose de mettre à l’épreuve l’hypothèse que l’expérience partagée de la douleur physique – conduite jusqu’à la limite – contribue à restaurer aux mineurs délinquants la disposition à l’empathie qui semble leur faire défaut. C’est ce que nous avons expérimenté dans le cadre d’une recherche action menée avec des mineurs incarcérés. Les activités physiques et sportives, considérées comme éléments déclencheurs de cette douleur physique socialisante, servent de support à cette expérimentation...

Mots-clés

  • douleur physique
  • empathie
  • délinquance
  • socialisation
  • sport
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