La gymnastique à l'école pour germaniser l'Alsace-Lorraine (1870-1890)

Prix J.-C. Lyleire
Par Éric Dreidemy
Français

Résumé

Dès 1870, soit un an avant le Traité de Francfort, le Turnen devient un instrument au service de la germanisation entreprise par l’occupant en Alsace-Lorraine. En avance de dix années sur les lois Jules Ferry et George, l’annexion instaure l’obligation scolaire et permet à l’enseignement des exercices corporels de bénéficier d’une promotion inédite en Terre d’Empire. L’occupant introduit au cœur des programmes scolaires un Turnen prussien dépouillé de son caractère militaire, et assure en Alsace-Lorraine le recrutement et la formation de professeurs spécialisés. À partir de 1879, le Statthalter Erwin Manteuffel s’appuie sur des rapports médicaux inédits pour revaloriser cette gymnastique et réaffirmer sa place au sein des examens scolaires et de la formation des jeunes filles. Jusqu’en 1890, le Turnen participe donc à la germanisation des populations scolaires d’Alsace-Lorraine sans renchérir face aux initiatives françaises de plus en plus marquées par l’idéologie de la Revanche, notamment avec l’expérience des bataillons scolaires. Cette étude permet de tempérer la thèse communément admise d’une annexion totalement néfaste puisqu’en ce qui concerne la promotion et la diffusion des exercices corporels, les populations de ces régions de l’Est de la France semblent avoir profité de la germanisation.

Mots-clés

  • Alsace-Lorraine
  • Turnen
  • Germanisation
  • Ecole
  • Manteuffel
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