Des maîtres nageurs à l'épreuve de la délégation de service public : rapports de force et de grandeur au travail
Résumé
Parler de corporation pour évoquer la profession de maître nageur s’apparente a priori à un lieu commun. Pourtant, cette qualification renvoie à une expérience bien concrète pour certains élus, cadres territoriaux ou gestionnaires privés en charge de concevoir et d’organiser le service public dans les piscines. La mise en œuvre d’une politique éducative, sportive et ludique autour des activités de natation peut effectivement être contrariée par la défense d’intérêts professionnels. Cet article propose une lecture des enjeux du métier de maître nageur à l’aune d’un cadre d’action particulièrement révélateur, notamment en raison des changements qu’il induit au travail : la délégation de service public. Une enquête qualitative réalisée au sein d’une société de gestion déléguée, basée sur la conduite d’entretiens semi-directifs auprès d’éducateurs spécialisés dans les activités aquatiques, a permis d’appréhender les rapports de force et les principes de justice à l’origine de critiques et conflits au travail. À travers des éléments d’analyse tels que le marché de l’emploi, les ressources organisationnelles, les statuts du contrat de délégation et des agents du service public, émerge de cette étude une lutte autour de la rémunération, des conditions de travail, de l’autorité et de la carrière que mènent ces professionnels.
Mots-clés
- maître nageur
- service public
- gestion déléguée
- épreuve
- convention