L'avènement hippique jurassien à La Belle Époque : un loisir au goût de tradition

Par Jean-Nicolas Renaud
Français

Résumé

En 1906, le concours organisé sur le seul hippodrome jurassien représente un instant particulier de la vie locale, une parenthèse idéale pour la bourgeoisie doloise. La population la plus distinguée de la région s’y retrouve. La sociabilité qui se met alors en marche permet de lier, pour un temps, les désirs de délassement, d’excitation et de visibilité de chacun de ces passifs participants. Le loisir ne consiste pas seulement à s’enthousiasmer pour une pratique mais surtout à être présent lors de l’événement que l’activité physique génère. Le jeu de relations que tissent ici les classes aisées assure l’unité des spectateurs. Le sentiment d’entre-soi, au goût d’Ancien Régime, garantit la réussite de la manifestation. Les journaux locaux rendent perceptibles, alliant détails et silence, les subtilités des comportements. La presse s’impose comme un outil d’analyse particulièrement pertinent pour l’étude dans le sens où elle révèle la concordance de l’état d’esprit des personnes présentes avec l’espace de diffusion de l’hebdomadaire. Loisirs et temps mondains s’agencent alors dans le discours autour de la pratique hippique comme autant de conjugaisons adaptées au public concerné.

Mots-clés

  • loisir
  • Jura
  • hippisme
  • tradition
  • temps
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