Tennis, « Leisure class » et nouvelles représentations du corps à la Belle Époque

Par Jean-Michel Peter
Français

Résumé

Le tennis moderne est un bon révélateur de l’avènement d’une société du loisir au XIXe siècle. Il faut, pour repérer ce changement, cerner conjointement les traits majeurs de l’organisation sociale et les principales représentations du corps qui lui donnent sens. La notion de représentation permet de réunir l’histoire culturelle et l’histoire sociale. Les représentations se forment dans et par l’activité sociale, tout en étant l’une des conditions de son exercice (Godelier, 1984). C’est à partir d’un jeu rénové et de son influence balnéaire que le tennis va bâtir à la Belle Époque une nouvelle didactique du corps. On assiste à cette époque à l’éclosion d’un savant travail sur soi grâce à des systèmes d’exercices et des procédures nouvelles préfigurant la notion de « self training » et d’entraînement (Rauch, 1980 ; Peter, 2000 ; Vigarello, 2007). C’est au travers de l’évocation du tennis balnéaire, de son illustration par des cartes postales et de l’analyse d’articles de différents journaux, qu’est abordée ici la question de l’apparition de nouvelles représentations du corps fondées sur l’expression de nouvelles émotions et sociabilités en liaison avec l’avènement de la « leisure class », préfigurant une possible « civilisation du loisir » (Veblen, 1899 ; Dumazedier, 1962 ; Corbin, 1995).

Mots-clés

  • loisir
  • tennis
  • Belle Époque
  • station balnéaire
  • représentation sociale
  • corps
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