Faut-il danser pour faire danser à l 'école ? Le corps de l 'enseignant à l 'épreuve de la transmission
Résumé
Alors qu’elle doit participer à l’éducation physique et artistique des élèves, la danse est peu programmée. Dans une perspective socio-ethnographique, au travers des outils de l’interactionnisme symbolique, mon enquête de terrain montre que les enseignants qui « font danser » à l’école sont détenteurs d’une culture artistique pratique. Ce vécu conduit à une connaissance et une compréhension de l’activité par le corps. Les enseignants voient évoluer leurs représentations et référents, se confrontent à d’autres façons de voir, de penser, d’agir, se tiennent informés, s’assurent et se rassurent… Ces expériences personnelles et les traces qu’elles laissent sont ensuite réinvesties en situation d’enseignement dans les classes. Les traits communs à ceux qui se « risquent » rencontrent, dans cet article, les représentations que d’autres enseignants – ne transmettant pas la danse – construisent, s’approprient, mobilisent. Au cœur des représentations, des choix et des actions conséquents des uns et des autres, le corps (celui de l’enseignant, de l’élève, de l’artiste), les usages qui en sont faits, le soin qui lui est accordé, le regard posé sur lui. Sur le plan professionnel et personnel, choisir de programmer la danse n’est donc pas sans conséquence. Les résultats présentés sont issus de l’analyse d’entretiens semi-directifs, d’échanges plus ou moins formels (avec des acteurs investis – ou non – dans la transmission de l’activité), d’observations directes, de documents.
Mots-clés
- socio-ethnographie
- interactionnisme
- représentations
- corps
- danse à l’école