L’histoire des techniques de fixation de l’image atteste que les machines et les instruments d’enregistrement jouent un rôle fondamental, avec dans l’ordre d’apparition de ces derniers, l’ensemble des dispositifs photographiques puis cinématographiques de la fin du XIX^e siècle. À la suite, viennent dans la seconde moitié du XX^e siècle les procédés vidéo et l’imagerie numérisée. Ces nouveaux moyens techniques permettent d’enregistrer ce que l’œil humain n’avait pu jusqu’ici observer (Demenÿ, 1909). Dès lors, les techniques de visualisation, en influençant notre regard à mesure qu’elles deviennent plus efficaces et plus précises dans la recherche de détails souvent imperceptibles à l’œil nu, modifient le rapport au corps et plus particulièrement celui au corps du sportif en mouvement (Vigarello, 1986 ; Peter & Fouquet, 2010). Une nouvelle cartographie du corps se dessine au gré des progrès technologiques et des innovations, multipliant en cela les modes opératoires de maîtrise du mouvement (Pozzo, 2000).