Eau vécue et « sens marin »

Par Myriam Peignist
Français

Résumé

L’homme prend la mer autant que « la mer prend l’homme ». Selon une philosophie des correspondances et des analogies entre le corps et l’eau, l’être humain ne vit pas dans une relation de possession ou de séparation avec les éléments mais dans un échange de qualités. La présence à l’eau comme lien cosmique s’entretient par le « mouillé du corps ». Une approche ethno-anthropologique, expérientielle et sensible, une écoute poétique des corps, permettent de passer d’une eau objective extérieure à une eau vécue. Une telle incorporation ressemble à une danse vertigineuse et ondulatoire. La Glisse comme concept général devient glisséité, c’est-à-dire qualité du sentir éprouvée par l’acteur. Un corps de glisse ne vit pas l’eau à distance comme décor, mais dans une acuité polysensorielle. Le corps de plaisance, adepte des sensations rares, hors de toute rentabilité, n’est pas un corps extrême. Faire corps avec l’eau, sentir la rareté de l’« or bleu », c’est avoir ce mystérieux « sens marin », peu étudié, qui résiste à l’analyse.

Mots-clés

  • eau vécue
  • corps de plaisance
  • glisséité
  • sens marin
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