L’étude d’un corpus occasionnel d’éditoriaux de la revue EPS, à partir des conceptions phénoménologiques du corps héritées du travail de Maurice Merleau-Ponty, permet de mettre au jour le savoir sur le corps et l’Éducation physique desdits éditoriaux. Si l’on admet que la revue EPS est, selon les théories phénoménologiques et historiques de Merleau-Ponty, l’institution par excellence, on peut en conclure qu’elle sera l’image phénoménologique de l’ensemble de l’institution EPS mais aussi des temps de cette discipline. On notera ainsi que d’un corps fonctionnaliste on passe à un corps sportif et, par le filtre de la pédagogie, à un corps psychomotricien. Très massivement, au cours de la période et dans le corpus étudié, le corps de l’institution-revue EPS est celui du champion sportif, parfois, mais pas toujours, passé par un filtre pédagogique. En cela l’institution EPS est le miroir d’une autre institution surplombante à laquelle elle appartient, au cours de cette période : le Haut-Commissariat, le Ministère ou le Secrétariat d’État à la Jeunesse et aux Sports.