Les activités de combat au sein de l'éducation physique en France depuis le XIXe siècle : entre pertinences éducatives et résistances scolaires

Par Haimo Groenen, Cécile Ottogalli-Mazzacavallo
Français

Résumé

La permanence des activités physiques de combat dans l’EP scolaire française depuis la fin du XIXe siècle témoigne des vertus éducatives attribuées à la maîtrise d’un affrontement corporel interindividuel. Analysés conjointement à l’échelle des textes officiels, des théoriciens et des pratiques d’enseignants, la place et le statut des activités de combat en EP révèlent les sélections et les transformations opérées par l’école parmi les pratiques sociales. Ces choix et mises en forme scolaires depuis la fin du XIXe siècle se comprennent à l’articulation de quatre facteurs : les enjeux éducatifs poursuivis par l’EP, les caractéristiques et évolutions des pratiques sociales, les modes de rationalisation pédagogique engagés hors de l’école et le rôle des acteurs scolaires. Intégrées initialement dans différentes formes de gymnastique, ces activités ont progressivement acquis une place à part entière en EP en tant que sports de combat, dans la leçon et le sport scolaire associatif, pour les garçons puis aussi pour les filles. Des résistances perdurent cependant et freinent toujours leur diffusion à l’école. Elles tiennent non seulement aux conditions de formation des enseignants mais aussi à des lacunes de propositions pédagogiques dans et hors de l’école afin de démocratiser ces activités auprès de tous les élèves.

Mots-clés

  • activité physique
  • combat
  • éducation physique
  • culture scolaire
  • pratique sociale de référence
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