« Le frère cadet de la guerre » : étude ethnologique d'une pratique amérindienne que les premiers missionnaires européens ont nommée « jeu de la crosse »

Par Fabrice Delsahut
Français

Résumé

Le fonctionnement des sociétés amérindiennes a appelé de multiples commentaires et a nourri une abondante littérature qui demeure pour le chercheur une source privilégiée de renseignements et de réflexion. Ces écrits montrent combien la pratique ludosportive amérindienne est répandue géographiquement et culturellement et qu’elle s’accompagne généralement d’une préparation spirituelle, de standards élevés de sportivité, d’une attention particulière à l’esthétisme à travers les ustensiles et les décorations corporelles et de nombreux paris.
Les premiers écrits européens se heurtent cependant à une spiritualité amérindienne intimement liée à son propre monde ascétique et cosmologique et sont dans l’incapacité d’en saisir l’esprit et de la protéger de toute mésinterprétation. La dénomination de « jeu » atteste de cette condescendance portée sur des pratiques qui s’enracinent dans toutes les phases de la vie, particulièrement pour le cérémonial, le rituel, le magique et le religieux et qui tiennent une place majeure dans les cérémonies relatives à la mort, la naissance, la moisson, la chasse, la guerre et autres événements communautaires.
Cet article a pour objectif de faire une étude ethnologique du jeu de balle dénommé « lacrosse » afin de montrer combien cette pratique repose sur une organisation locale singulière faisant référence tout à la fois au rituel et à l’instant. L’acte technique, l’acte physique et l’acte magico-religieux sont alors confondus en une seule et même pratique.

Mots-clés

  • amérindiens
  • ethnologie
  • lacrosse
  • pratiques ludomotrices
  • rites
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