Pêcheurs à la mouche : de l'activité sportive à la maîtrise des risques en rivière

Par Olivier Guillaume
Français

Issu de recherches empiriques visant à comprendre l’origine d’incidents en rivière avec des pêcheurs, au sein de zones proches de centrales de production hydroélectrique, cet article analyse en premier lieu les activités des pêcheurs à la mouche dits « no-kill » – c’est-à-dire relâchant leurs proies – comme des exercices sportifs. La codification étroite des moyens que déploient ces pêcheurs pour attraper des espèces spécifiques de poissons rend leur quête complexe et incertaine. Ils s’astreignent alors à engranger des connaissances formelles variées et mises en application en rivière afin de devenir compétents et d’acquérir l’agilité corporelle idoine. À cette occasion, ils se confrontent à l’aléa des lâchers d’eau nécessaires à la production hydroélectrique et qui, malgré de nombreuses mesures visant à en maîtriser les effets, ne sont pas sans risques pour les pêcheurs, a fortiori s’ils pénètrent des zones interdites. Afin d’anticiper cet aléa et de se protéger de ses risques inhérents, les pêcheurs acquièrent de nouvelles connaissances, élaborent de nouvelles stratégies et de nouveaux comportements de prévention. Ces connaissances et comportements génèrent chez certains d’entre eux une représentation singulière des risques pouvant les amener à s’y confronter, voire à dévier des règles formelles. La contribution permet ainsi de comprendre la confrontation ou non des pêcheurs sportifs aux risques en rivière et de dresser quelques pistes pour en améliorer la gestion.

Mots clés

  • pêche à la mouche
  • activités sportives
  • risques
  • aléas
  • gestion
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