Le cirque à l'épreuve de sa scolarisation. Artification, légitimation... normalisation ?
Le cirque, longtemps absent des pratiques scolaires, est aujourd’hui largement programmé dans les cours d’éducation physique et sportive. Mais le cirque dont il y est question n’est pas, dans les textes officiels tout du moins, celui de la sciure, des numéros, de la virtuosité technique. L’entrée des pratiques circassiennes dans les programmes scolaires n’est en effet pas étrangère aux transformations institutionnelles et esthétiques du cirque, à son artification : c’est parce que reconnu en tant qu’art que le cirque a pu légitimement pénétrer l’espace scolaire, en occupant désormais une place équivalente dans les programmes à celle d’une danse de création. Il semble même remplir tous les espoirs d’articulation du technique et du sensible, du performant et du poétique. Mais comment s’opère cette mise en école du cirque ? Quelles sont les valeurs et finalités qui lui sont accordées ? Qu’entend-on lorsqu’il est question d’art et de sensible ? Car si le sensible est, comme l’écrit Pierre Sansot, « ce qui nous affecte et retentit en nous », le cirque, et les activités artistiques, n’ont pas le monopole du sensible, ni même parfois la possibilité de concilier discipline scolaire et mises en jeu des sens, notamment dans l’épreuve de la mesure et de la certification.
Mots-clés
- cirque
- éducation physique
- artification
- scolarisation