Faire du fitness pour ne pas vieillir ou pour bien vieillir et rester femme

Par Jeanne-Maud Jarthon, Christophe Durand
Français

Les travaux de Bessy (1990) ont montré la transformation des salles de culture physique en salles de remise « en forme ». C’est-à-dire d’un espace masculin vers un espace plus féminin. S’il y avait une logique commerciale au départ de ce changement, celui-ci correspondrait également, d’une part, à l’aboutissement de la libération des corps des femmes et, d’autre part, à leur adhésion à un espace ouvert aux pratiques librement choisies. Les salles de remise « en forme » ont souvent été progressivement considérées, exclusivement, mais à tort, comme des salles de fitness qui proposent des activités nouvelles, diversifiées, à la mode et en vogue et, surtout, s’adaptant à tous les âges. Le public a en effet évolué, attirant aussi des femmes « plus âgées ». L’espérance de vie en bonne santé s’est considérablement accrue ces vingt dernières années (Insee, 2010). La préoccupation du bien vieillir (Feillet, 2012), le désir de préservation de son image (et de son corps) pour soi et aux yeux des autres (Corbin, Courtine, & Vigarello, 2005), la nécessité du paraître « toujours jeune » (Amadieu, 1990), le poids du jeunisme dans les médias (Kaufmann, 2001) pour ne citer que quelques facteurs parmi d’autres, ont engendré une démocratisation des âges de la pratique du fitness pour répondre au souci du corps et de la présentation de soi. En quelques années, le fitness est ainsi devenu un « outil » de lutte contre le vieillissement ou de prévention de celui-ci pour les femmes qui souhaitent répondre aux normes sociales prescrites.

Mots-clés

  • bien-être
  • vieillesse
  • vieillissement
  • beauté
  • activité physique
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