L’accélération sociale est un sujet qui soulève de nombreux débats dans le milieu intellectuel. Souvent présentée comme une théorie postmoderne où le fatalisme est de rigueur, il persiste des orientations réflexives occultées par les détracteurs de cette lecture. Ainsi, les espaces de décélération (Rosa, 2012) peuvent-ils être des axes de recherche à forte valeur heuristique. Dans le but de mettre en exergue la résilience de certains espaces sociaux, le présent article offre un exemple de ce que peut être une recherche sur ces lieux d’inertie à travers l’étude d’une discipline sportive méconnue du grand public : l’ultra-trail. Pratique chronophage par excellence, elle permet une reprise en main de son quotidien en ouvrant un nouvel espace temporel pour soi. Innovant sur le plan des thématiques de recherche, cet article tente en parallèle de croiser deux types de méthodologie pour amener un regard particulier sur cet épiphénomène. Ainsi, l’objectif de cet article est avant tout d’arguer pour l’ouverture d’un nouveau chantier de recherche sur ces espaces de décélération dans le champ sportif.