The practice of karate and the control of aggressiveness in prison

Par Jérôme Frigout, Renaud Laporte, Luc Collard, Pauline Le Bris
Français

La pratique du karaté et le contrôle de l’agressivité en prison

À la maison d’arrêt de Fresnes, des détenus pratiquent le karaté. Si les bienfaits du sport en prison sont un principe admis, qu’en est-il des effets pédagogiques de la pratique d’un sport de combat en milieu carcéral ? L’analyse des conduites motrices agressives en karaté, cherche à vérifier si cette pratique apporte une régulation des affects, en comparant 188 observations réalisées en milieu associatif et 77 en détention. Ces observations discriminent l’agressivité licite, sur une échelle de valeurs graduées de -2 à 2 (sur la base d’indicateurs comportementaux objectifs annonciateurs du degré d’agressivité). Bousculant des idées reçues, les résultats révèlent que les karatékas associatifs (KA) sont plus agressifs – sur le plan « praxique » (1,71, écart-type (é-t) = 0,58) et « kinésique » (1,42, é-t = 0,81) – que les karatékas détenus (KD) – respectivement 0,86, é-t = 1,17 et 0,3, é-t = 1,08. De leur côté, les processus de civilité s’expriment sur des moyennes de -2 pour les KA contre - 0,81 pour les KD. Le karaté peut-il alors avoir une place en prison comme activité sportive ? La réponse semble affirmative. Sous réserve de processus ré-éducatif global, cette activité ne pouvant cependant garantir par elle-même solutionner le problème de la réinsertion.

Mots-clés

  • karaté
  • prison
  • vivre-ensemble
  • agressivité
  • réinsertion
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