Les pionnières françaises du sport international des femmes : Alice Milliat et Marie-Thérèse Eyquem, entre tutelle médicale et non-mixité militante ?

Par Florys Castan-Vicente, Anaïs Bohuon, Pia Henaff-Pineau, Nicolas Chanavat
Français

Dans l’entre-deux-guerres, Alice Milliat (1884-1957), présidente de la FSFSF (Fédération des Sociétés féminines sportives de France) et de la FSFI (Fédération sportive féminine internationale), accepte une adaptation partielle des épreuves sportives, tout en continuant à prôner un sport de compétition qui s’oppose aux volontés du CIO (Comité international olympique), de l’IAAF (International Association of Athletics Federations) et de nombreux médecins. Marie-Thérèse Eyquem (1913-1978), qui dirige le sport des femmes sous Vichy, place d’abord volontairement ses écrits sous l’autorité du discours médical. Son ouvrage phare, La Femme et le sport, est préfacé par le Dr Boigey, qui suit l’adage aristotélicien « tota mulier in utero ». Après la guerre, elle participe à l’IAPESGW (International Association of Physical Education and Sport for Girls and Women), héritière de la FSFI dans un cadre onusien. Tout au long de leurs carrières, les deux pionnières vont être confrontées au pouvoir médical, et notamment aux discours qui oscillent entre prescriptions et proscriptions au sujet de la mise en mouvement des corps des femmes. Les pratiquantes et organisatrices s’adaptent tant dans le choix et les modalités des activités pratiquées que dans les pratiques de (non-)mixité dans le choix de la direction, entre transgression et compromis, entre intégration, reproduction ou rejet des normes et injonction à la féminité dans les activités physiques.

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