La sportivisation inversée du Mixed Martial Arts : une pratique à contre-courant ?

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Par Yann Ramirez
Français

Le Mixed Martial Arts (MMA) suscite encore de vifs débats sur un fond d’interrogations éliasiennes. Son degré de violence physique et ses structures organisationnelles jettent un doute sur le processus de contrôle de la violence dans le sport. Ce sport remet en question le processus de sportivisation dans les termes de Norbert Elias et d’Eric Dunning. D’ailleurs, le MMA est marqué par une « sportivisation inversée » puisqu’il s’est initialement développé à travers la compétition et non en loisir. Dans un contexte où la France légalise ce sport en 2020, son développement est-il encore dépendant des aspects dé-sportivisés ? C’est-à-dire des aspects qui passent par des éléments spectacularisés comme la « cage », des outils extrasportifs ou la porosité des règles.
Pour apporter des éléments de réponse, l’enquête s’appuie sur 42 entretiens réalisés entre 2011 et 2015, avec des athlètes et/ou spectateurs ayant connu l’ère du Pride F.C., l’organisation japonaise entre 1997 et 2007. L’enquête utilise également un corpus vidéo comprenant 68 événements organisés par le Pride et les 500 de l’UFC entre 1993 et novembre 2019. Enfin, cinq événements de pancrace et de kempo ont été observés en France entre 2011 et 2015.
Le MMA a connu divers développements qui aboutissent aujourd’hui à un modèle commun de sport-spectacle. Le Pride japonais figure comme l’intermède hyperspectaculaire alors que l’UFC moderne a davantage standardisé la pratique depuis les années 2000.

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