« Une joie qui ouvre l’esprit » : l’affectivité comme concept clé dans une approche non dualiste des danses punu (Congo-Brazzaville)

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Par Carine Plancke
Français

Chez les Punu du Congo-Brazzaville, la danse ikoku est conçue à travers la notion de joie. Une bonne danse équivaut à une danse pleine de joie, qui a pour effet « de faire éclater l’esprit ». Or une ouverture d’esprit analogue est attestée pour les célébrations des génies de l’eau où elle s’actualise dans des transes. Une distinction rigide entre le profane et le sacré s’y trouve battue en brèche. L’opposition corps-esprit qui sous-tend cette distinction est encore ébranlée par un autre constat : l’inspiration qui surgit d’une pareille ouverture est autant corporelle que cognitive, il s’agit d’une inspiration de mouvements, de sons et de paroles, nés d’un seul entrain. Dès lors, de quelle manière peut-on rendre compte de cette pratique en restant au plus proche de la réalité observée et de sa conceptualisation locale ? Une mise en avant de la notion d’affectivité, telle qu’elle ressort des philosophies de Merleau-Ponty et de Spinoza, apporte des éléments de réponse, puisque l’affectivité y est appréhendée comme une puissance inchoative, ce qui permet d’éclairer ainsi les dynamiques d’émergence et d’amplification du ikoku sans les qualifier d’emblée en fonction de leur actualisation sur l’axe dichotomique corps-esprit.

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