Éduquer les corps par le football. L’instituteur, le club sportif et la jeunesse au village en Vaucluse (années 1930-1940)
Dans les années 1930 et 1940, au village, l’instituteur, qui vient sur le plan social juste après le notaire, incarne le savoir et la culture, toutes choses hautement respectées au sein de la communauté. Si, au début des années 1930, Paul Gauthier, secrétaire général de l’EPS d’Avignon, fait le constat pour le département de Vaucluse « qu’il n’est plus guère de villages qui n’ait son terrain et son équipe de football », c’est principalement dû à l’engagement sportif de nombreux hussards noirs de la République. L’historiographie ne s’est pas particulièrement penchée sur le rôle des instituteurs dans la diffusion du football auprès de la jeunesse rurale ou sur les modèles éducatifs proposés. Pourtant, dans l’entre-deux-guerres, les jeunes instituteurs vauclusiens, initiés par Gabriel Biron à l’École normale d’instituteurs d’Avignon, reconnue comme une « excellente pépinière d’animateurs de football », sont à l’origine de la fondation de nombreux clubs sportifs dans les villages du département. Leur engagement perdure dans les années 1940. Si, pour l’instituteur et président de l’Olympique de Vaison, Raoul Costalin, « le football, c’est l’école de toute la vie », on connaît peu les motivations qui ont conduit les instituteurs à préférer la pratique du football pour éduquer les corps des jeunes au village. Notre article s’attache ainsi à démontrer pourquoi et comment l’éducation des corps des jeunes au village en Vaucluse se fait par l’intermédiaire de l’apprentissage du football au sein des clubs sportifs dans les années 1930-1940.
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