Quand les « profs de gym » étaient naturistes. La nature au secours de l’éducation en temps de crise (1936-1948)
La période 1936-1948 est riche tant en crises qu’en ruptures. Pour autant, elle n’est pas exempte de continuités. Le recours à la nature dans les programmes scolaires d’éducation physique en est une des illustrations. Partant de ce premier constat, il s’agit d’interroger la place mais surtout le rôle conféré à la nature au sein de l’école, en particulier, en éducation physique. Plus précisément, quelle attention réserve-t-on aux discours et aux pratiques de ceux qui prônent alors un retour salvateur à la nature, autrement dit les naturistes ? Parmi l’éventail des propositions naturistes existantes, quels choix font les acteurs de l’école ? Pour ce faire, un large corpus de sources (textes officiels, revues, ouvrages d’époque) a été mobilisé. Concernant les résultats, on montrera que les thèses et les pratiques naturistes s’imposent au sein de l’éducation physique scolaire lors de cette période de crise. Celles-ci n’échappent pas cependant à un processus de sélection et de transposition scolaires. Elles sont mises ainsi au service d’usages éducatifs fort différents sous-tendant des projets politiques et culturels antagonistes. Quoi qu’il soit, c’est le naturisme d’Hébert et du Dr Carton qui tire le mieux son épingle du jeu.
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