Corps gros et mobilité, de la double peine à l’injonction contradictoire

Par Ghislaine Gallenga, Jérôme Soldani
Français

L’obésité est-elle une dangereuse épidémie dont les politiques publiques devraient se saisir ? La mobilité est-elle le remède, ou le mode de prévention, adapté à ce problème ? Les corps gros sont-ils résolument défaillants, inactifs ou inadaptés au mouvement ? Si les discours hygiénistes tendent à répondre à ces questions par la positive, il s’agira plutôt ici de nuancer ces propos. Cela passe tout d’abord par la recherche d’une meilleure définition, ou plutôt de mettre en œuvre une discussion, autour de toutes ces notions qui ne vont pas de soi et dont les frontières sont souvent poreuses et instables. Cela implique aussi de les mettre en lien et d’en comprendre les relations, de déconstruire les catégories biomédicales et sociales qui les hiérarchisent, ainsi que les associations souvent tenaces entre « corps gros/corps obèse », « sport/activité physique » et « corps gros/sédentarité ». Cela contraint à prendre un peu de hauteur et de distance avec les discours normatifs sur le corps et les injonctions thérapeutiques pour mieux comprendre et mieux penser l’articulation entre corpulence et mobilité.

  • corpulence-mouvement
  • sédentarité
  • catégorisation
  • anthropologie
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