Du langage des Signes à l'apprentissage de la parole ou l'échec d'une réforme

Rapports de recherche
Par Didier Séguillon
Français

Résumé

Dans le dernier quart du XIXe siècle, une gymnastique spéciale pour l’écolier sourd s’élabore à partir de techniques spécifiques sur l’initiative des professionnels de la pédagogie et sous le contrôle direct de la médecine. Cette gymnastique d’un genre nouveau a pour seul objectif l’apprentissage de la parole à l’aide, pour l’essentiel, d’exercices respiratoires et de la lecture sur les lèvres. Elle répond à un changement de conception en matière de communication pour les jeunes sourds : dorénavant, ils devront apprendre à parler oralement pour tenter d’intégrer la société. Le rôle de la parole et de son usage dans la société occidentale est donc posé. La mise en œuvre d’une telle gymnastique, à l’usage de ces enfants, interroge l’histoire et souligne la farouche volonté de notre société de faire de l’écolier sourd, un enfant entendant mais aussi, les raisons profondes et les moyens qui sont à l’origine d’un tel changement de conception en matière de communication pour les sourds en France.
Cette gymnastique spéciale de ces jeunes écoliers s’inscrit dans un large projet rééducatif et orthopédique pour des catégories stigmatisées « hors normes », à qui l’on interdit désormais l’usage de leur langue première, la langue des signes, dans l’éducation.

Mots clés

  • Langue des signes Française (L.S.F.)
  • Apprentissage de la parole
  • Orthopédie
  • Ecolier sourd
  • Gymnastique spéciale
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