Le rugby à Lyon (1890-1964). Une approche sociale et historique d'un sport confidentiel

Rapports de recherche
Par Pierre-François Gros
Français

Résumé

Au sein du rugby français, la ville de Lyon affirme son particularisme à travers un manque de collusion fort liant la pratique de masse et son élite. A partir de ce constat, le présent article tente d’expliquer cette distorsion, et les raisons de la place mineure occupée par le rugby au sein du système sportif lyonnais, tout en insistant sur le fait que cette rupture relève d’un processus socioculturel et historique spécifique.
Malgré des conditions favorables à son développement et une relative domination socio-spatiale sur les autres sports collectifs, le rugby lyonnais est supplanté par des activités physiques concurrentes à la faveur de crises successives touchant ce sport. Ce déclin est révélateur de ruptures d’ordre plus structurel. Alors que le rugby français est marqué sportivement par l’élargissement de son élite et socialement par la popularisation de sa pratique, le rugby lyonnais propose un tout autre visage. A Lyon, le rugby se caractérise par un dualisme social et culturel. Le rugby d’élite reste l’apanage des grands clubs notabiliaires par le contrôle sportif et décisionnel des instances régionales, en excluant une partie du vivier local constitué par la masse des pratiquants tout en négligeant la formation technique interne. Cette ségrégation sociosportive a provoqué la construction de deux cultures rugbystiques dualistes antagonistes.

Mots-clefs

  • Histoire
  • Rugby
  • Lyon
  • culture sportive
  • Football-Club de Lyon
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