Régulation de l'opposition et mixité au sein d'une école d'arts martiaux

Rapport de recherche
Par Benoît Lenzen, Robert Dejardin, Marc Cloes
Français

Résumé

Dans les arts martiaux japonais traditionnels, la régulation de l’opposition ne repose pas sur les règles impersonnelles en vigueur dans les sports de combat. Partant de l’hypothèse qu’une régulation de contrôle émanant des enseignants et une régulation autonome initiée par les élèves contribuent conjointement à la résolution de ce problème concret, cette recherche a tenté (1) d’identifier et décrire les stratégies utilisées par les membres (féminins et masculins) d’une école privée traditionaliste afin de réguler l’opposition sur le tatami, et (2) de comprendre la rationalité qui les sous-tendait. Une analyse qualitative basée sur l’utilisation de plusieurs sources de données (entretiens, observations, documents divers) et d’une grille de lecture originale a révélé qu’indépendamment de leur sexe, les pratiquants les moins robustes étaient animés par un enjeu sécuritaire. Cet enjeu commun se doublait chez les hommes d’un enjeu symbolique de préservation de leur statut sexuel masculin, qui les conduisait à adopter des stratégies tacites d’évitement, contrairement aux femmes qui négociaient ouvertement avec leurs partenaires trop brutaux, en mettant en avant leur condition féminine. L’intervention pédagogique devrait tenir compte de l’existence d’une telle régulation autonome sexuée.

Mots clés

  • arts martiaux
  • régulation
  • opposition
  • mixité
  • stratégies
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