À partir de la fin des années 1920, le gouvernement fasciste de Rome a créé des Groupes Sportifs Italiens en France visant à renforcer le sentiment d’italianité chez ses émigrés. Dans le bassin de Briey, où vivent 65 000 ressortissants italiens à la fin des années 1930, venus travailler dans les mines de fer et les usines sidérurgiques, c’est surtout à travers le football et aussi le rugby que le pouvoir fasciste essaie de contrôler la pratique sportive de ses ressortissants. Le rugby connaît un essor important dans la péninsule durant le fascisme, particulièrement à la fin des années 1920. En effet, ce sport incarne les valeurs de combat et de sacrifice censées être à la base d’une éducation physique et morale de la jeunesse. Ainsi, les vertus guerrières de ce sport doivent permettre à la jeunesse italienne, y compris celle vivant à l’étranger, de devenir l’armée de demain, celle qui doit conquérir un empire. Dans le bassin de Briey, il existe un terreau favorable à l’implantation du rugby. Dès sa création en 1930, le Gruppo Sportivo Italiano de rugby, dirigé par deux entrepreneurs appartenant au Parti National Fasciste, connaît un certain succès. La réaction violente des antifascistes, très nombreux dans cette région, ne va pas empêcher ce club de fonctionner jusqu’en 1934.