L’histoire des sociétés de gymnastique, avant 1914, a fait l’objet de nombreux travaux : l’idée de la constitution, au plan national, de réseaux dont la vocation première est le « prosélytisme patriotique et républicain » (Arnaud, 1988) est désormais convenue. La dimension conscriptive de ces regroupements ne semble faire aucun doute. Pour autant, à la veille de la première guerre mondiale, la coloration sportive apparaît, de manière plus ou moins nette, dans les modalités d’organisation de la pratique. À tel point que l’on peut, semble-t-il, parler des prémisses de la sportivisation de cette activité. L’histoire de la gymnastique nordiste traduit-elle cette situation ? Si oui, pourquoi ? Très bon terrain d’analyse du processus, dans la mesure où elle représente le réseau le plus fort et le plus dense de l’USGF avant 1914, l’Association régionale, sans se détourner de ses finalités premières, promeut progressivement la logique sportive et ouvre de nouvelles perspectives pour la pratique. Le processus de sportivisation de la gymnastique est désormais enclenché.