Pourquoi les jeux traditionnels en EPS apaisent le « Tohu Bohu » dans les classes ? Propositions de réponses depuis la psychanalyse

Prix Jean-Claude Lyleire du meilleur mastère 2, 2008, dirigé par Jacques Gleyse
Par Yves-Félix Montagne
Français

Résumé

Des jeunes professeurs d’EPS de Paris, dans des Groupes d’Analyse de Situation Professionnelles, disent que, dans leurs cours, les jeux traditionnels peuvent avoir des effets d’apprentissage et d’éducation plus tangibles que n’en ont les APSA. En jouant, le lien éducatif change et d’autres rapports naissent dans le gymnase. Les enseignants constatent ces changements, mais se disent « incapables de savoir pourquoi ils ont lieu ». Un néotitulaire résume cette transmutation presque alchimique : « les jeux, ça a le don de plaire. Quand ils jouent ils ne sont plus pareils. C’est comme ça ». Pourtant, dans les paroles des professeurs, à partir de la praxis psychanalytique (corpus de connaissances et méthode d’analyse du discours), peuvent se repérer des hypothèses explicatives aux modifications des élèves. Cette perspective de déchiffrage interprétatif des dires d’un sujet (tenus comme lieu de production de savoir) permet de constater que les professeurs eux-mêmes savent en partie pourquoi leurs élèves « ne sont plus pareils » quand ils jouent. Des hypothèses quand aux transformations des partenaires de l’acte éducatif, quand il y a du/des jeu(x) en EPS, peuvent alors être avancées. Le desserrage des identifications, l’espace entre « Moi et Je », l’accueil du discours hystérique, qui semblent rendus possibles, présentifient les élèves et déplacent les positions de maîtrise.

Mots-clés

  • jeux traditionnels
  • EPS en difficulté
  • psychanalyse
Voir l'article sur Cairn.info