Pour une conception linguistique des apprentissages en EPS. Mais à quel jeu jouent nos élèves ?

Par Fabrice Louis
Français

Dans cet article, nous focalisons notre attention sur deux piliers de l’éducation : l’apprentissage d’une langue et l’exercice de la citoyenneté par le partage des règles. Une des spécificités de l’EPS réside dans la possibilité qu’ont les enseignants de construire avec les élèves une « forme de vie », faite d’actions adaptées à une pratique physique qui s’apparente à un nouveau « jeu de langage ». Pour développer cette perspective linguistique issue du tournant grammatical dans la philosophie de Wittgenstein, nous adoptons l’anthropologie comme méthode d’identification des contenus d’apprentissage. Nous invitons le lecteur à percevoir les difficultés de l’enseignement en EPS comme des problèmes liés au fait que le sens de nos actions est institué socialement. Comme l’écrit Wittgenstein (2009, p. 274) : « Un jeu, un langage, une règle sont des institutions. » Or cette institutionnalisation agit à la fois comme une ressource et comme une contrainte car elle opère un tri entre ce qui a du sens et ce qui n’en a pas pour celui qui pratique une activité physique sportive et artistique. Les conséquences liées à cette perspective sont multiples (évolution du contrat didactique, des contenus, de l’évaluation...) et laissent entrevoir la possibilité d’une transversalité des apprentissages.

Mots-clés

  • EPS
  • langage
  • anthropologie
  • didactique
  • actions
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