La rénovation d’un savoir entraîner/manager dans le basket-ball masculin français d’élite des années 1950 : conceptions, débats, enjeux

Par Éric Claverie
Français

À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, le basket-ball français, malgré son embellie en termes d’audience médiatique et ses progrès liés à sa proximité avec les Pays baltes, reste techniquement très retardé dans ses conceptions d’entraînement. En outre, un certain nombre de blocages culturels – par auto-attribution et attribution de stéréotypes essentialisant les styles de jeu nationaux – freinent son progrès technique. L’immédiat après-guerre voit se dessiner une nouvelle phase. En une dizaine d’années, on assiste à une reconsidération des principes d’entraînement. La diffusion plus aisée de la connaissance en provenance des États-Unis, la constitution d’une Amicale des entraîneurs très productive participent largement au changement : intégration de la dimension interactive de l’opposition dans la conception du jeu, observation rationnelle et méthodique de celui-ci, naissance de la fonction de manager. Ces innovations faites sous la férule d’acteurs décisifs, entrent pourtant en opposition avec des positions plus traditionnelles. Le nœud de discorde entre protagonistes tient surtout à la divergence entre une conception rationnelle, scientifique et théorisée du jeu par opposition à une vision plus intuitive et spontanée des procédés. En outre, ces désaccords révèlent la lutte entre groupes sociaux rivaux, souvent professeurs d’EPS d’un côté et autodidactes de l’autre, pour une définition légitime et un contrôle du savoir entraîner et manager.

Mots-clés

  • basket-ball
  • entraînement
  • managérat
  • Guerre Froide
  • Amicale des entraîneurs
  • coaching
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