Corps, chair et réseaux socio-numériques : corps performants à l’ère du numérique
La question de la présence du corps dans les réseaux socio-numériques est travaillée par la peur de sa disparition et de son absorption alors que son image virtualisée est omniprésente dans les fils d’actualités de type Facebook, ou plus encore, sur Instagram ou même sur les sites de rencontres comme Tinder. Le corps devient alors un objet malléable, se faisant l’écho de la subjectivité qui le porte, le produit, le publie. Le corps performant, bodybuildé, rasé de près, saisi dans des salles de sports est publié sans cesse sur les réseaux socio-numériques. Il est au service de la subjectivité afin qu’elle se dote d’un corps d’éternité à jamais visible, d’un Corps sans Organes, comme le dirait Artaud, qui trouverait enfin sa forme complète sur ces dispositifs numériques. Ce faisant, si le corps est omniprésent, c’est la chair qui manque, c’est l’incarnation du corps qui échappe. Événement qui génère un imaginaire furtif et galopant projeté sur des corps performants mais absents. Plus largement, cette omniprésence des corps virtualisés et cette absence de chair façonnent nos rapports de corps hors ligne et ses représentations deviennent mouvantes. Cet article présente « les bonnes raisons » de la subjectivité pour produire autant d’images de corps sur les réseaux socio-numériques.
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