Combat à poings nus, réussite incertaine : pourquoi les jeunes s’engagent-ils dans la lutte sénégalaise avec frappe ?

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Par Cheikh Tidiane Wane, Dominique Chevé
Français

Au Sénégal, le football représentait, au début des années 1970-1990, le sport le plus populaire et incarnait le rêve de réussite pour beaucoup de jeunes. Force est de constater que la lutte avec frappe apparaît aujourd’hui, et depuis une vingtaine d’années, dans l’univers du Sénégal, comme le sport roi par excellence offrant des espoirs d’ascension sociale. Alors, pourquoi les jeunes Sénégalais prennent-ils le risque de s’engager dans un sport de combat dont l’issue est très aléatoire et incertaine ? L’objectif de ce travail est d’étudier l’engagement de ces lutteurs. L’étude s’inscrit dans sur une approche socio-anthropologique mobilisant deux outils méthodologiques : l’observation participante et des entretiens semi-dirigés, pour accéder au sens et aux motifs à l’origine de la prise de risque dans l’engagement des lutteurs. Les résultats montrent que la construction sociale des parcours de ces sportifs est le fruit d’un processus complexe et multidimensionnel, qui interdit toute vision essentialiste du « talent » sportif comme toute réduction à une « fabrique de champions ». Les lutteurs, confrontés à une grande précarité et souvent à une extrême pauvreté, investissent la lutte sénégalaise avec frappe dans l’espoir d’un lendemain meilleur et développent des stratégies pour donner du sens à leur engagement.

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